La veille du décès d’Antonin que j’ai toujours connu, soit en le rencontrant avec sa mamy, parfois en le croisant avec ses parents, et sa jolie petite soeur. J’ai aussi très bien connu beaucoup des membres de la famille d’Antonin, grands parents maternels qui ont habité toute leur vie à côté de ma grand mère, et des années à côté de mes parents. Dans l’impasse Montvaltin, petite impasse très calme et sympathique, les voisins se sont toujours entraidés. J’ai des souvenirs émus avec les grands parents de Sébastien, Marie et Bébert et leurs enfants.

Quant à Mamy Jacqueline grand mère d’Antonin, c’est ma copine, et Gérard son mari, un ami aussi. Nous parlions souvent des jeunes, Cathy si douce, avec qui j’ai partagé mes voyages « à la chimiothérapie », elle me conduisait à l’hôpital et sa gentillesse m’encourageait, je voyais moins Sébastien occupé à ses fonctions, mais j’avais des nouvelles d’eux et des petits enfants, des succès d’Antonin, succès dont je dévorais la lecture dans la presse. D’ailleurs la veille de l’accident d’Antonin, nous avons parlé de lui, de ses compétitions, de son vélo. Ses grands parents étaient avec moi, ma famille, nos voisins, de l’impasse, que j’avais invité, car la maison de mes parents étaient vendues, et comme j’ai eu des voisins où plutôt des amis dans cette impasse, je les ai tous invités à un apéro dînatoire qui s’est prolongé bien jusqu’à minuit. Nous étions tous heureux de bavarder, de partager, la nuit fut belle car j’étais heureuse avec mes amis, heureuse de les voir heureux… Je n’oublierai jamais le lendemain, à jamais, il reste marqué à vie dans mon coeur de voisine et d’amie de la famille, alors que je revenais débarrasser des petites choses que j’avais laissé la veille, j’ai appris l’horreur, je ne voulais pas y croire, ce n’était pas possible, non, pas cet accident, pas Antonin, ma joie de la veille est partie, j’ai eu beaucoup de mal à vivre ce malheur, même si je n’étais que la voisine « pour les gamins » devenus hommes, de ma copine, je me suis beaucoup attachée à eux tous, même si nous nous voyions pas souvent, j’ai pensé aux parents d’Antonin, à Fanny, à Jacqueline qui m’a fait la veille plein d’éloges sur ses deux petits enfants, sur ce grand malheur qui frappe une vie à mort !

Et là, j’ai pensé aussi à ma soeur qui s’est tuée presque de la même façon, elle a percuté un camion et là j’ai mesuré ma peine, la peine que peut ressentir une soeur, qui n’ose pas montrer sa peine, pour ne pas peiner plus ses parents, et pensé très fort à Fanny. J’ ai pensé à mes parents, et aux parents d’Antonin, et je ne sais pas trop comment, leur dire, que je voudrais bien avoir une baguette magique, pour faire un miracle, pour faire reculer le temps, pour pouvoir éviter ces malheurs, mais la vie est cruelle et on n’y peut rien, elle doit continuer, pour toute la famille et pour Antonin, car je suis sûre que de là-haut, il est heureux de voir ses parents et sa soeur et sa famille si active en pensées pour lui, ainsi que ses amis. Antonin a eu un bel hommage de l’impasse Montvaltin avec Clément, à la télévision, devant le Président de la République, très bientôt il aura sa course (Je serai là, en spectatrice et Claude « à la circulation ». Il y aura encore et encore des soutiens pour lui et sa famille, Mille pensées et mille bisous à toi Antonin.

Je suis #trainhard.

Posté par Lucette Alain