Antonin, on y est, bientôt un an que tu n’es plus là. Un an que nous vivons tous avec ton absence, avec le souvenir de cette journée où la nouvelle de ton accident a fait basculer nos vies dans une autre direction. Chacun de nous se souvient d’ailleurs très précisément de ce qu’il faisait quand il a appris la terrible nouvelle. Comme si l’horreur de cette nouvelle avait figé l’instant.

Depuis notre dynamique familiale a changé. Même si nous ne partagions que certains évènements particuliers dans l’année, comme Noël, Pâques, et quelques réunions familiales improvisées, nous savions que chacun d’entre nous était heureux, s’épanouissait dans ce qui le passionnait. Nous suivions avec plaisir tes exploits sportifs, qu’Odile publiait régulièrement les dimanches soirs sur notre site familial (tes parents étant trop humbles même si ils étaient vraiment fiers de toi), et la vie passait ainsi… Finalement, la famille, c’est peut-être ça: partager avec joie des instants de la vie et être simplement heureux de savoir que tout la monde va bien.

Depuis un an, certains souvenirs me reviennent régulièrement. En voici quelques-uns, que j’avais envie de partager: le jour de ta naissance, évidemment et l’émotion de ton papa devant ton petit corps chétif, dans la couveuse. Qui aurait pu croire, à te voir, que tu deviendrais un tel sportif !

Les semaines qui ont suivis et qui m’ont permis de partager avec toi et tes parents des moments privilégiés. Ce jour où j’avais organisé chez moi un atelier de fabrication de porte-clés en plastique fou avec plusieurs enfants de ton âge. Alors que les autres s’affairaient à dessiner un animal, un coeur ou une fleur, toi, tu avais choisi de dessiner une combinaison de triathlon.

Les séances photos avec ta soeur et toi, et en particulier celle que nous avions fait avec tes grand-parents pour faire une surprise à tes parents. Cette peluche Tchoupi que tu avais acheté à Lison sur une brocante, avec l’argent que tu avais gagné en vendant tes propres jouets.

Le déménagement de Jacotte, quand tu as si gentiment proposé de rester dormir dans son appartement pour le 1er soir. La manière dont tu as poussé Lison sur sa draisienne, lors de sa 1ère participation à Festivélo.

Et puis Justine, ta marraine, ma petite soeur, si fière, qui me parlait souvent de toi, qui me montrait des photos, me racontais ce que vous partagiez tous les 2 et s’épatait de tes exploits sportifs.

Depuis 1 an, il ne s’est pas passé une journée sans que nous pensions à toi, à tes parents, à Fanny que nous aimons tant. Et certains jours, bien plus que d’autres, comme vendredi dernier, quand le Tour de France est passé à Chalon et où toute la journée, nous nous sommes dit que nous t’aurions forcément croisé si…

Nous apprenons à vivre avec ce manque et nous essayons de prendre soin d’eux, comme nous pouvons.

Posté par Peggy, Alex & Lison